Sensibilité mise à l’épreuve par la scolarité de nos enfants

Mon dieu qu’il est difficile d’être parent d’un enfant « différent ».

Par enfant « différent », il ne faut pas chercher très loin ni imaginer le handicap le plus handicapant : c’est un enfant qui ne rentre pas dans le moule de la société française, qui ne rentre pas dans le moule de l’école, ce système français qui n’a de place que pour des enfants identiques ou qui perdent leur identité pour rentrer dans ce carcan éducatif imposé. Donc vous pouvez mettre dans ces termes les ¾ des enfants !! Certains arrivent à gommer leurs différences et s’efforcent de coller à ce qu’on leur demande, tant bien que mal. Et ceux qui n’y arrivent pas sont mis dehors.

Je connais un enfant qui a sauté le CM1 tellement il était doué. Mais étant né au mois de décembre, il s’est retrouvé dans la classe d’enfants ayant 2 ans de plus que lui … Immature, on comprend bien pourquoi, il a vécu un calvaire avec ses camarades de classes, traversant sa scolarité sans amis, dans la solitude et la souffrance. Il s’est efforcé, coûte que coûte, de coller au système, il s’est accroché comme un forcené … et ses parents aussi.

C’est une torture pour les enfants et les parents !!

Ma fille a une angoisse profonde en elle qu’elle n’arrive pas à maitriser, et un grand manque de confiance en elle dont l’origine se trouve dans ses "non relations" avec son père qui l’a toujours rejetée depuis sa naissance car ce n’était pas un garçon.

D’où ses relations très difficiles avec son entourage, et à plus forte raison ses camarades de classe et ses professeurs puisque l’école est sa principale source d’angoisse. La peur de l’Echec, avec un grand « E ». Comment arriver à l’affronter lorsque l’on a 6 ans, 7 ans … 10 ans !

Rentrant en CM2 en septembre prochain, on vient de m’annoncer qu’il fallait lui trouver un établissement «spécial» pour son entrée au collège. Après explications, « spécial » veut dire avec des classes à effectif réduit.

Pourquoi notre enfant n’aurait-il pas le droit de s’épanouir librement comme les autres ? Pourquoi doit-il rentrer dans un établissement « spécial », être mis à l’écart simplement parce qu’il manque de confiance en lui et n’arrive pas à gérer ses angoisses profondes ? Qu’a-t-il fait de mal ?

Le plus souvent, il les subit, il est submergé d’émotions incontrôlables. Quel adulte n’a jamais éprouvé ce sentiment d’être submergé d’émotions si fortes qu’il a du mal à les contenir ? On ne l'admet finalement pas plus des enfants que des adultes.

Ceux qui ont un cœur de pierre, ces robots inhumains qui, enfants, ont parfaitement collé au moule, et qui, sûrement, s’épanouissent dans ce monde professionnel sans pitié pour les gens « différents ».